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...et maintenant SISbourg !

Communiqué du Collectif Anti Expulsion

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30.Nov.99 - Appel à la manifestation contre le centre de rétention de Gespolsheim (Strasbourg) qui vient d'être agressé par la police à Strasbourg (lacrymogènes charges à la matraque, et peut-être tirs de flashballs). Au moins 9 arrestations.

Le saviez-vous mais tandis que vous visitez Strasbourg et sa "Petite France", à quelques mètre de là, le SIS vous surveille car c'est à Strasbourg que la communauté européenne a établi le Système d'Information de Schengen, le SIS. Grâce à lui, qui que vous soyez, où que vous soyez, les autorités locales, partout en Europe, peuvent avoir instantanément les informations collectées dans différents fichiers vous concernant.

Les conséquences sont alors différentes selon les situations. Pour les personnes dites "illégales", quelle que soit leur situation (sans-papiers, réfugiés, demandeurs d'asiles), n'importe quelle arrestation (sous des prétextes tels que traverser en dehors des clous ou le contrôle d'un titre de transport, ...) conduit le plus souvent à l'enfermement. Lorsqu'ils sont arrêtés, les sans-papiers peuvent être jugés et emprisonnés mais le plus souvent, ils seront retenus en attente de leur expulsion dans un centre de rétention.

Ces lieux se multiplient en France, plusieurs constructions sont prévenues (deux en région parisienne, Nantes, Bordeaux, Coquelles à proximité de Sangatte, ...) et ont pour caractéristique d'être soit invisibles, soit inaccessibles. Certains sont situés dans des commissariats, d'autres dans des casernes... Le centre de rétention pour la région de Strasbourg se situe rue du fort au Fort de Geispolsheim au bout d'une route en accés interdit.

Partout en Europe mais aussi en Autralie et ailleurs, de nouveaux centres d'enfermement des étrangers voient le jour.

Il ne s'agit pourtant pas d'empêcher toute immigration mais de choisir qui peut venir, provisoirement ou non et de maintenir un stock de main-d'oeuvre dans la précarité en créant des titres de séjours de plus en plus courts, renouvelables au gré des besoins.

Les sans-papiers qui ne peuvent poser aucune revendication sur le plan des statuts et des salaires, qui ne peuvent se syndiquer, ... sont les plus exposés à la recherche permanente d'accroissement des profits, puisque les plus corvéables. Cela tire du même coup vers le bas les salaires et les conditions de travail de tous, avec ou sans papiers. Parce que ce systéme d'exploitation et de répression (dont le SIS est un outil), s'organise au niveau européen et mondial, nous devons lutter ensemble pour la liberté totale de circulation et d'installation.

Collectif Anti Expulsions