international bordercamp strasbourg

NoBorder : tract distribué le 26/07/02

Pour la liberté de mouvement et la solidarité entre les luttes ! Malgré les flash-balls et la répression, le No Border continue !

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30.Nov.99 - Le No Border, c'est quoi ?

Un campement rassemblant près de 2000 militant-e-s et curieux-ses pour 10 jours de manifestations, débats et autres actions, autour des problématiques de liberté de circulation et du contrôle social. Outre les manifestations publiques à l'extérieur, le camp se veut un espace d'expérimentation de vie collective, ou chacun-e participe aux tâches de la vie quotidienne et à la prise de décision.

Le No Border, pourquoi ?

La liberté de mouvement fait peur à beaucoup. L'idée selon laquelle " on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ", assez répandue, cache un refus de questionner les origines de la profusion de biens matériels en occident. Nos états occidentaux et multinationales poursuivent des politiques néo-coloniales qui reposent sur des guerres, l'exploitation des populations et le ravage de l'environnement.

Dans ce contexte de conflit planétaire, la liberté de mouvement est accordée, ou plus souvent refusée aux personnes, selon des critères discriminatoires, suivant leur pays d'origine, sexe, nombre de diplômes, statut familial, social, politique, économique...

Depuis quelques années et à un rythme accéléré depuis le 11 septembre 2001, on assiste au renforcement des politiques racistes (double peine, expulsions de sans-papiers, travail des clandestins...) et à l'extension du pouvoir de police. C'est le but des nouvelles lois répressives qui portent atteintes aux droits fondamentaux (interdiction de se regrouper dans les hall d'immeubles ; peines de prison ferme pour fraudes dans les transports en commun ; surveillance des correspondances téléphoniques et électroniques...). Les populations issues de l'immigration et les pauvres sont les premières visées. Le Système d'Information Schengen (SIS), situé à Strasbourg est un fichier informatique à l'usage des polices européennes qui a déjà fiché 14 millions de personnes (en particulier des étrangers, des militant-e-s...) pour mieux les réprimer et les expulser. Cette Europe qu'on nous présente comme moderne et ouverte, est en fait une forteresse qui refoule et tue des milliers de personnes aux frontières !

Interdiction de manifester pour le no border ?

A Strasbourg, depuis le début de la semaine, plusieurs actions et manifestations ont déjà réuni avec succès un grand nombre de personnes (aux alentours de 2000 sur le campement) venues du monde entier, adultes ou enfants, avec ou sans-papiers : manifestation devant la cour européenne des droits de l'homme contre l'assignation à résidence des demandeurs d'asile en Allemagne, samba anti-sécuritaire, théâtre de rue, actions ciblées contre le groupe Accor et sa complicité active dans l'expulsion des personnes sans papiers, rassemblement de solidarité avec les personnes arrêtées, simulations ironiques de contrôles aux différents ponts strasbourgeois afin de symboliser la forteresse européenne...

Ces actions n'ont pu être empêchées, malgré les diverses tentatives d'intimidation qui ont tourné en véritable déchaînement de violence policière lors de la manifestation contre les centres de rétention. Depuis le début de la semaine, le campement No Border a par ailleurs proposé un grand nombre de débats publics, ateliers, caravane des banlieues, projections de films, spectacles de théâtre sur le site du Parc du Rhin, en ville et dans les banlieues.

Mais la préfecture a choisi d'interdire par arrêté toute manifestation menée, revendiquée ou conduite par No Border (sur la voie publique) de jeudi 0h à lundi 24h00. Cette mesure répressive extrêmement sévère montre clairement la peur de l'état français vis à vis des revendications portées par le campement : liberté de circulation et d'installation, refus du contrôle social et des politiques sécuritaires. L'arrivée du campement a d'ailleurs suffi à stopper momentanément les mises en rétention de sans-papiers dans la région de Strasbourg et vider le centre de rétention de Geispolsheim. (sources : CIMADE)

Nous voyons la décision de la préfecture comme une démonstration de faiblesse et une provocation politique au même titre que l'utilisation de flash-ball à bout portant contre des manifestant-e-s. Il est clair que nous n'allons pas nous arrêter de manifester et d'agir au parce que l'état cherche à nous l'interdire.

Nous nous préparons par ailleurs d'ores et déjà à nous mobiliser pour les procès fixés le 25 février 2003, ainsi que pour toute autre suite judiciaire visant à nous criminaliser.

Nous espérons continuer avec vous à créer des espaces ouverts de lutte et d'expérimentation pour un monde sans frontières ni nations.

Plus d'infos sur notre site internet : http://www.noborder.org/strasbourg

des participant-e-s au campement