Action against SODEXHO in Paris
Journee internationale - les galeres, c'est du fric pour SODEXHO
04.Apr.01 - Connaissez-vous la multinationale SODEXHO? Elle fait trois quarts de son chiffre d'affaires a l'etranger. Elle est leader mondial de la restauration collective. En France elle est presente dans la restauration de prestige, les cantines des ecoles, les restaurants d'entreprise, l'intendance des hopitaux et des prisons, les cheques restaurant.
Les prisons sont une des grandes sources de profits pour SODEXHO. En France, elle ne se contente pas de fournir la restauration dans un certain nombre d'entre elles. Elle organise le travail en prison a travers sa filiale SIGES. Les benefices sont consequents pour elle et pour les entreprises auxquelles elle donne acces a une main d'uvre sous payee. Elle profite surtout des prisons ce a ses filiales dans les pays ou le neo-liberalisme a ete jusqu'a la creation de prisons privees. Ses filiales aux Etats Unis (plus de 2 millions de taulards, c'est un beau marche), en Angleterre et en Australie fournissent tout: la conception, la construction, la gestion, l'intendance et les gardiens. Comme dit son PDG Pierre Bellon: "J'ai travaille dans l'hotellerie, mais avec les prisons, je suis sur d'avoir un taux d'occupation de 100%". Il offre aussi ses services aux Etats mexicain et turc. Comme si ca ne suffisait pas, la SODEXHO profite aussi de l'oppression des demandeurs d'asile politique. En Angleterre, ils recoivent un subside (360F par semaine!) en attendant l'examen de leur demande. Ce subside n'est pas verse en argent mais en bons valables dans un petit nombre de magasins et sur lequel ils ne rendent pas la monnaie. Tout le monde s'y retrouve: la SODEXHO qui gere le systeme, le magasin qui garde la monnaie et l'Etat qui complete son arsenal de controle des etrangers. La SODEXHO est tres fiere d'avoir obtenu un contrat pour la restauration aux jeux olympiques de Sydney. Elle l'est moins d'avoir ete obligee de payer au minimum legal les vendeurs de glaces et de confiserie. Jusque la elle employait des jeunes (a partir de 14 ans) qu'elle payait deux fois moins. Le scandale a eclate quand elle a pretendu les transformer en sous traitants travaillant a la commission et payant les taxes a sa place.
Ne pas laisser faire
Depuis deux ans, des etudiants americains dont les cantines sont exploitees par la SODEXHO supportent mal que l'argent qu'ils paient pour manger soit reinvesti dans les prisons. Parti d'une dizaine d'universites, le mouvement s'est deja etendu a cinquante. La lutte a ete particulierement energique dans une universite de l'Etat de New York (a Albany); syndicalistes et etudiants ont amene l'Universite a changer de restaurateur. Par la meme occasion, la filiale americaine de SODEXHO a ete obligee de changer le reglement interieur de ses etablissments. Elle a du renoncer a empecher ses salaries de parler de leurs conditions de travail a des tiers et d'etre presents sur les sites ou ils travaillent en dehors des heures de travail. En Angleterre aussi, une campagne est lancee contre SODEXHO. Des actions ont eu lieu a Bristol et a Hackney College. Aujourd'hui 4 avril, a l'initiative des Americains qui menent la campagne dans leur pays, est une journee internationale de protestation contre les pratiques de la SODEXHO.
La SODEXHO n'est pas un cas unique
C'est une societe qui, comme les autres, voit en toute chose l'occasion de faire du profit. Ses pratiques sont seulement plus odieuses que la moyenne.ACCOR, l'autre grande societe du secteur, fait son fric sur le dos des etrangers expulses (location de chambres d'hotel pour enfermer les demandeurs d'asile en attendant leur remise a la police de leur pays, reservation des places pour les expulsions, on en passe). Ainsi va la societe capitaliste: pour accroitre le profit, il faut reprimer tous ceux qui refusent de se laisser traiter comme de simples "ressources humaines". Et la repression elle-meme devient une source de profit.
Act Up, CNT, Collectif Anti-Expulsions, LPGS (Comite Leonord Peltier), COSIMAPP, SCALP-Reflex