Antipsychiatrie et contrôle social
07.Jul.02 - note: Il n'y a pas encore de date fixé pour l'atelier anti-psychiatrie, mais
celui-ci aura lieu!.
Nous pouvons d'ors et déjà annoncer:
- une table d'info/press sur le sujet, probablement sous la tente du
"medical team"
- une contribution sur l'antipsychiatrie dans le cadre du débat
général sur le contrôle social du jeudi 25 juillet au soir
- une réunion en début de camps (annoncée à la "tente info"), pour
voir les envies de chacuns et les dates possibles de cet atelier.
Nous pensons que la réflexion sur le contrôle médico-psychiatrique participe à une remise en question des institutions et des techniques de contrôle social. La logique de soin et d'assistance aux malades amène à des rapports de pouvoir et de manipulation qui concernent des milliers d'individu-e-s.
Les institutions psychiatriques mettent en place et reproduisent des
formes d'exclusion, de dépendance et d'aliénation envers un nombre
considérable de"malades". Les violences asilaires des Hôpitaux
Psychiatriques n'ont pas disparu : des milliers de person-ne-s sont
interné-e-s chaque année sans consentement (hospitalisation d'office
et hospitalisation sur demande d'un tiers) et-ou soumises à de lourds
traitements en raison de leur"dangerosité"et de leur"santé
mentale". Les conditions de vie des personnes, qui ont recours aux
différents services et institutions de médecine mentale, restent
pénibles : les individu-e-s sont confronté-e-s au pouvoir
institutionnel et-ou à la manipulation des experts.
Les deux cibles des politiques médico-psychiatriques de contrôle
social sont d'un côté la population"déviante"ou dangereuse par
rapport à l'ordre social et aux valeurs dominantes, et de l'autre côté
les person-ne-s confronté-e-s à des situations d'exclusion
socio-économique et-ou relationnelle.
La remise en question de la maladie mentale nous permet d'envisager
autrement la santé et nos relations. La critique des normes et des
modèles médico-psychiatriques permet la remise en question des
représentations dominantes de comportements"normaux"ou
pathologiques. En effet, la"normalité"en médecine mentale
correspond à la bonne adaptation psychologique, relationnelle,
sociale, c'est à dire l'acceptation de la domination et de
l'aliénation.
Les expériences des mouvements antipsychiatriques ont mis en place des
pratiques visant à socialiser et à gérer collectivement la"
souffrance"et la santé, ainsi qu'a lutter contre les sources de
notre aliénation, l'organisation capitaliste et patriarcale de notre
société.
Bien que ces expériences restent minoritaires, elles démontrent qu'une
autre approche de la"maladie"est possible, surtout si le mouvement
antipsychiatrique arrive à s'auto-organiser d'un point de vue
politique.
C'est pour ces raisons, et pour participer à une réflexion collective élargie aux collectifs et aux individu-e-s qui s'intéressent à la question du contrôle social, que des personnes de collectifs antipsychiatriques italiens et français souhaitent proposer des moments de rencontres et des discussions. Selon les énergies et les désirs des personnes présentes, on organisera des discussions informelles et, si possible, un débat sur les thèmes du contrôle social abordés du point de vue psychiatrique, ainsi que sur les résistances, les luttes et les alternatives possibles.