source: Dernières Nouvelles d'Alsace
Les "No Border" dans l'imbroglio administratif
11.Jul.02 - Le réseau "No Border" - sans frontière - s'installe au Parc de Rhin du 19 au 28 juillet. Mais, un différend l'oppose à la Ville.
A partir du vendredi 19 juillet, une foule conséquente risque de déferler sur Strasbourg. A l'appel du réseau No Border -sans frontière-, qui milite contre le traitement réservé aux immigrés dans l'espace Schengen, un campement international devrait se tenir dans la capitale européenne. L'organisation est prévue de longue date, mais un différend oppose depuis le début de la semaine le collectif strasbourgeois de No Border à la Mairie qui refuse de signer un accord écrit. "On ne peut pas comprendre ni accepter ça" s'écrie Gilles, venu hier matin à la CUS avec une vingtaine de compagnons faire le siège du bureau de Francis Jaecky, "monsieur sécurité de la Ville". "On pensait que tout était en règle et voilà qu'il est impossible d'obtenir une autorisation officielle à moins de 10 jours du campement !"
Démarches légales
Le collectif, une fois n'est pas coutume, a tenu à organiser la manifestation dans un cadre légal "pour que l'accueil des 500 à 3000 personnes attendues se fasse au mieux". Dès avril dernier, ils ont pris contact avec les services municipaux. Après beaucoup de tergiversations, ils ont obtenu, mi-mai, un accord de principe pour occuper le parc du Rhin. "Notre interlocuteur depuis le départ, Mario Schirrmann, a toujours été très cordial et nous a promis beaucoup : pas de présence policière, la mise en service de bus supplémentaires ... Alors ? C'était du vent ?..." tempète Gilles. Pourtant, Francis Jaecky n'en démord pas. "Les questions d'hébergement ne se règleront qu'après le dépôt d'une demande à la préfecture." La mairie affirme que le collectif a été informé de la procèdure dès le début mais qu'il n'a pas «eu la maturité pour faire la démarche». Du côté des jeunes gens, c'est l'indignation :"Ils nous ont même dit que tout se règlait avec la mairie, à cause de la vacance de préfet ... qu'ils les mettraient au courant en temps voulu" lance un militant. Alors quiproquo ou manoeuvre dilatoire de la mairie ?
Flou administratif
Jérôme Champion, un autre organisateur du campement penche pour la deuxième solution. "Leur stratégie est de gagner du temps. Ils sont toujours resté dans le flou alors que nous leur avons faxé le détail de nos requêtes..." Outre le terrain, le collectif réclame l'autorisation pour un bus d'information en centre ville et pour une caravane sillonnant les quartiers périphériques. Le malentendu ne sera pas dissipé, Francis Jaecky refusant de recevoir le groupe tout entier. Les jeunes gens ont donc improvisé un sitting dans le hall de la CUS jusque vers 15h. Le collectif s'est réuni dans la soirée pour décider ou non de remplir une demande préfectorale. Echaudés par "cette embrouille de la mairie", le collectif redoute un refus. Pourtant, il ne pourra revenir en arrière. "Les gens vont se déplacer de toute façon. S'il ne sont pas accueillis, il y aura des débordements, ce que nous voulions éviter en prévenant la municipalité bien à l'avance..." Si dépôt de demande il y a, les autorités devront prendre en compte ce risque.
Virginie Leray