source: Dernières Nouvelles d’Alsace
Procès d'un militant "No Border" Manifestation de soutien dans le calme
22.Aug.02 - Soixante personnes sont venues soutenir le militant "No Border" qui passait hier devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. La manifestation s'est déroulée dans le calme. Les militants "No Border" (non aux frontières) ne sont jamais là où on les attend. La conférence de presse organisée en soutien à leur camarade, qui passait hier en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Strasbourg (lire en page Région 4), était prévue à 13 h devant le Palais de justice. L'impressionnant cortège de forces de l'ordre déployé autour du TGI imposait un changement de stratégie. On retrouve donc les membres du collectif de soutien sur un quai, à l'ombre du pont de la Fonderie. Une quinzaine de personnes debout, quelques-unes avec des pancartes en forme de flash-balls dans les mains. Toutes masquées. Quatre militants prennent tour à tour la parole. Les textes scandés dénoncent "la répression du mouvement social", "le tout-sécuritaire" ainsi que les conditions de détention du prévenu, selon eux, iniques.
Des Camille masquées
La conférence se termine sur quelques "Fermeture des quartiers d'isolement !". Pour le reste, rideau. Un membre explique : "On a envie collectivement de dire qu'on est ensemble (sic). Nous avons pris la décision de ne pas nous exprimer personnellement. Pour ne pas retomber dans notre anonymat". Et ne pas en sortir. Les membres du collectif utilisent tous un unique pseudo : c'est "Camille" pour tout le monde. A 14 h 30, sept Camille peuvent pénétrer dans le tribunal, 50 attendent dehors, dont une dizaine de membres de la LCR Strasbourg, quelques militants d'Attac ou de la Confédération paysanne, venus "soutenir [le prévenu] et protester contre la marche vers un Etat policier", détaille Antonio Gomez, militant LCR. Le reste des troupes appartient surtout à des mouvements anarchistes. Et vient de Paris ou du reste de la France. Les prises de bec avec les forces de l'ordre se limitent au strict minimum. La manifestation se déroule dans le calme ; quelques-uns jonglent ; on joue de l'accordéon. L'annonce des réquisitions jette un froid. Celle du verdict - huit mois de prison ferme dont cinq avec sursis - réchauffe l'assemblée : les manifestants lancent "Pas de Justice, pas de Paix" avant de se disperser dans le calme.