source: Dernières Nouvelles d'Alsace
Le service propreté de la CUS débordé par "No Border" - Opération anti-tag sur les murs de la ville
27.Jul.02 - Les institutions, banques et hôtels, qui ont été la cible depuis samedi des tags et dégradations des manifestants du collectif "No Border" s'efforcent d'effacer rapidement des traces indésirables.
Depuis leur arrivée à Strasbourg, voilà une semaine, les membres du collectif "No Border" ont fait un usage effréné des bombes de peinture aérosols pour afficher leurs slogans sur les murs de la ville. Leur manifestation mercredi soir au centre-ville a laissé d'innombrables tags en anglais et français sur les façades, principalement celles des institutions administratives et politiques situées sur le parcours entre le Palais de justice et l'extrémité de l'avenue de la Paix. Le soir même, les services de la CUS ont refait l'itinéraire pour relever tous les tags. Le palais de justice a été l'un des premiers à être "nettoyé" par la société sous-traitante de la CUS : "On a attendu que les constats judiciaires soient établis par la police avant de faire intervenir la cellule anti-tags. Notre principe est de remettre rapidement la ville en état sans attendre que les victimes ne se lancent dans un recours contentieux", expliquait hier Francis Jæcky, le responsable sécurité de la CUS, qui estimait le coût du nettoyage pour la collectivité à 45 000 € minimum. Depuis dimanche en fait, le service de la propreté, qui supervise le nettoyage des tags, est mis à rude épreuve par les agissements des "No Border". "On a trois équipes de deux personnes pour traiter toutes les demandes, des institutions comme des particuliers. On a paré au plus urgent. A partir de lundi, une fois les manifestants repartis, on entamera le gros des travaux. Quinze jours sont à prévoir", confirme-t-on dans le service concerné. Le Consulat général d'Autriche et le tribunal administratif, avenue de la Paix, font partie des premiers édifices traités par la CUS jeudi. D'autres, pour ne pas avoir à attendre, ont préféré faire appel à des prestataires privés comme la société Sofinco ("On va envoyer la facture à la CUS", confie la directrice) ou la Région Alsace qui a sollicité d'abord une entreprise de peinture avant d'appeler à la rescousse, vendredi, une société spécialisée travaillant pour les monuments historiques. "Nous utilisons un procédé de pulvérisation avec des produits chimiques qui n'abîme pas la texture du grès", explique son directeur Carl Weiss.
Plaintes des banques et hôtels
Au palais du Rhin, le conservateur Serge Bentrup tient à ce que le nettoyage soit fait dans les règles de l'art, bâtiment historique oblige : "On a demandé à l'équipe de la CUS d'arrêter la pulvérisation au sable." Les deux tags attendront donc l'intervention d'une société spécialisée. Au Trésor public, avenue des Vosges, dont les murs sont déjà recouverts d'une protection antigraffiti, on préfère également attendre le départ des No Border avant de solliciter les nettoyeurs de la CUS. Aucune des institutions taggées n'a jusqu'à présent jugé utile de porter plainte. Ce qui n'est pas le cas de la Société générale et de BNP Paribas, deux banques de la rue du Dôme. Leurs vitrines fracturées ont été "sécurisées" dans la foulée de la manifestation de mercredi par une société spécialisée. Les hôtels du groupe Accor (Ibis Lingolsheim, Mercure Centre et Relais Mercure Saint-Jean) dont les entrées ont été taggées et le matériel informatique et téléphonique saccagé lundi soir ont également déposé plainte. Tous trois ont provisoirement engagé des vigiles pour prévenir un éventuel retour des manifestants.