source: Dernières Nouvelles d'Alsace
"No Border" au tribunal correctionnel - Rejet pour "absence de preuves"
07.Aug.02 - Le militant du réseau "No Border" (pas de frontières) placé en détention, après avoir souhaité le renvoi de son affaire le 26 juillet, a demandé hier sa mise en liberté. Demande qui a été rejetée. Il sera jugé comme prévu le 21 août. Le palais de justice de Strasbourg était, hier matin, sous haute garde. Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre en raison de la comparution d'un militant du réseau "No Border" devant le tribunal correctionnel. Mais ni à l'extérieur du tribunal, pas plus qu'en salle 22, pas l'ombre d'un manifestant. Le prévenu, âgé de 25 ans, devait être jugé le 26 juillet dernier en comparution immédiate pour avoir été l'auteur de violence sur un capitaine de police dans l'exercice de ses fonctions (Ndlr : il lui avait cassé la main en lui assénant un coup de bâton) et pour avoir insulté un commissaire de police. Mais le jour de l'audience, le prévenu avait souhaité bénéficier d'un délai pour pouvoir préparer sa défense. Le tribunal avait ainsi renvoyé l'affaire au 21 août et placé le militant en détention. "J'ai repensé à ce qu'avait dit madame le procureur au sujet des garanties de ma représentation", a commencé l'individu avant d'assurer : "Elles sont toutes là." Puis d'évoquer la principale garantie : "Je n'ai jamais essayé d'échapper à la justice. Mes anciennes condamnations en sont la preuve, je me suis toujours présenté le jour J. Même mon travail d'intérêt général, je l'ai fait jusqu'à la dernière heure."
Mea-culpa
Le prévenu a également admis "la gravité des faits" qui lui étaient reprochés. "C'est vrai, on n'a pas le droit de frapper un policier... pas plus qu'une autre personne." Michaël Ohayon, le substitut du procureur, a regretté que le prévenu "n'apporte pas plus d'eau au moulin de (ses) arguments. Vous n'avez aucun document pour attester vos dires". Le magistrat a également mis en exergue "le trouble à l'ordre public exceptionnel" causé par les manifestations du réseau No Border. Le prévenu a fait valoir pour sa défense qu'il "n'était pas un militant No Border, mais simplement un militant du mouvement spontané". Le tribunal a finalement rejeté sa demande: "Il est assez difficile de vous croire sur parole, lui a signifié la présidente, en l'absence d'autres preuves."