source: yahoo news
Manifestation, concerts, les "No Border" ont bravé l'interdit
27.Jul.02 - (AFP) - "No Border, No Nation, No Schengen information", "Solidarité avec les sans-papiers": les militants du collectif "No Border" ont réussi à faire entendre leurs voix samedi en différents points de Strasbourg et même jusqu'en Allemagne au nez et à la barbe de la police.
Munis de banderoles, d'instruments de musique et de tracts, les militants antimondialistes dont certains étaient déguisés ont bravé l'interdiction préfectorale de manifester à Strasbourg, quasiment en état de siège, en se scindant en plusieurs groupes très mouvants.
Quelque 300 personnes sont d'abord sorties en cortège en tout début d'après-midi du campement où le collectif est installé depuis une douzaine de jours, et jusqu'à dimanche, dans le parc du port du Rhin.
Leur intention était de se rendre au siège du Système d'Information de Schengen, le fichier informatique de surveillance qui vise à renforcer le contrôle des personnes au sein de l'espace Schengen et qui se trouve dans la banlieue sud de Strasbourg.
Une centaine de CRS leur ont rapidement barré la route. Un responsable de la police leur a affirmé que "s'ils essayaient de passer, il y aurait un carnage", a raconté un manifestant à l'AFP.
Après un face à face d'une quinzaine de minutes dans un climat tendu, le cortège a rebroussé chemin vers le campement mais sans s'y arrêter, passant le pont du Rhin et se retrouvant en Allemagne, à Kehl, à la grande surprise des habitants et de la police.
Les manifestants, qui distribuaient des tracts aux passants, se sont rendus jusqu'à la maison d'arrêt de la petite ville frontalière. Les portes et le sol ont été couverts de slogans pour la "libération de tous les prisonniers", tandis que deux à trois casseurs brisaient l'interphone et la caméra de surveillance.
Le cortège est ensuite revenu vers le pont du Rhin où il s'est arrêté, provoquant des embouteillages, l'énervement de certains automobilistes et des policiers allemands présents, peu nombreux. Après quelques minutes de vive tension, une partie des militants a regagné à pied le camp. Les autres, une petite centaine, ont pris le train dans une ambiance bon enfant jusqu'à Strasbourg, où ils étaient attendus par plusieurs dizaines de CRS, qui les ont encadrés pour les ramener en bus jusqu'à leur campement.
En parallèle, un autre groupe, au total quelque 250 personnes, s'est retrouvé pour un concert de samba en plein centre ville de Strasbourg, place Kléber, au milieu d'une grande braderie annuelle, très populaire. Au bout d'une demi-heure de musique et de distribution de tracts, les militants de No Border ont été repoussés en dehors de la place par les CRS et dirigés vers des bus qui ont servi à les reconduire au campement.
A la suite de légers incidents survenus durant leur transfert en bus, deux personnes ont été placées en garde à vue, selon la police.