source: yahoo news
Strasbourg: antimondialisations et policiers face à face
24.Jul.02 - (AFP) - Courses-poursuites, charges et reculades : les forces de l'ordre et les antimondialisations ont joué au chat et à la souris, mercredi, à Strasbourg, au milieu des touristes qui ont parfois pris parti pour les manifestants.
Les militants, environ 700 jeunes venus de toute l'Europe, ont adopté alternativement une attitude provocante et un profil bas pour éviter les affrontements avec la police. Une vingtaine de manifestants ont été interpellés, après avoir été tabassés et jetés rudement à terre.
Masqués et encagoulés, les No Border ont à plusieurs reprises lancé projectiles et fusées d'alarme en direction des importantes forces de police. A trois reprises, les CRS ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes et irritants.
Selon la police, les incidents, qui ont duré près de trois heures, n'ont fait aucun blessé. Mais un "collectif anti-expulsions" a fait état d'un blessé par le tir d'un flash-ball.
Les manifestants ont migré à travers toute la ville en scandant des slogans tels que "policiers assassins" et "solidarité avec les sans papiers", au son d'une dizaine de tambours. Beaucoup portaient des drapeaux rouges, roses, verts ou noirs, fixés sur de solides pieux en bois.
Ils ont maculé de tags plusieurs bâtiments publics: l'hôtel de la Région, l'hôtel des impôts, le Palais du Rhin (qui accueille la DRAC) et le palais de Justice. L'accès de la préfecture leur était interdit par un cordon de CRS.
Les dégâts matériels, à part les tags, sont très limités: les vitrines d'une agence bancaire ont été brisées et un pylône de feux tricolore a été renversé près du tribunal.
Au fil de la manifestation, le groupe a fondu pour ne compter plus qu'une centaine de personnes sur la place de la Cathédrale, où se trouvaient de nombreux touristes.
Après une courte négociation, un cordon de CRS armés de fusils de flash-balls s'est avancé pour repousser les manifestants vers leur campement, au bord du Rhin, sous les cris hostiles des touristes.
Le collectif No Border, qui rassemble une nébuleuse de mouvements plus ou moins radicaux, campe depuis vendredi, et pour dix jours, à Strasbourg, choisie parce qu'elle est notamment le siège du Système d'information de Schengen, fichier informatique qui vise à renforcer le contrôle des personnes au sein de l'espace Schengen. Des incidents lundi avaient déjà entraîné quatre interpellations.