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international bordercamp strasbourg

Bricolage judiciaire : le parquet se prendra t-il les pieds dans le drapeau?

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25.Feb.03 - Aujourd'hui, mardi 25 février 2003, ont eu lieu deux procès liés à la répression du campement No Border et de ses suites. Le campement s'est tenu à Strasbourg du 19 au 28 juillet 2002, sur les thèmes de la liberté de circulation et d'installation, le refus du contrôle social et du SIS basé à Strasbourg.

Cette fois-ci, le tribunal n'a pas connu d'état de siège policier, contrairement aux précédents procès "No Border", ni barrage de CRS, ni filtrage du public à l'entrée, ni de fouille et confiscation des pièces d'identité. Ces conditions d'exception auraient d'ailleurs fait l'objet d'un rapport de la Ligue des Droits de l'Homme à la suite des procès en appel des "17" (pour occupation de l'annexe du ministère de la justice à Strasbourg).

En dehors des deux procès "No Border", un certain nombre d'affaires ont été traitées ce matin. Il était frappant de constater que plus l'on peut se prévaloir d'une appartenance sociale privilégiée, plus l'on bénéficie d'une bienveillance et d'une écoute ostensible du tribunal. La première des deux affaires "No border" concernait un participant au campement, menuisier de son état, venu participer au montage du campement (infrastructures : dômes en charpente de bois, toilettes sèches écologiques, équipement électrique∑). Sa camionnette avait été perquisitionnée, et l'outillage et le matériel de chantier qui s'y trouvait (marteau, câble électriques...) avait été qualifié par la police d'armes de 6e catégorie.

La deuxième affaire concernait deux jeunes allemandes arrêtées après dispersion de la manifestation du 21 juillet. Bien qu'elles soient complètement nulles en gymnastique (preuves produites par la défense), celles-ci se sont vues reprocher de s'être hissées au sommet de deux mâts de cinq mètres de haut, et d'avoir réussi l'exploit d'arracher deux drapeaux qu'elles auraient par la suite sauvagement dégradés!

Les verdicts seront rendus le 11 mars 2003. Dans ces deux affaires comme dans l'ensemble des procès No Border, on remarque un certain nombre de points communs :absence totale de preuves dans les accusations, allant parfois jusqu'à la destruction de scellés sur ordre du ministère public ; aucune remise en question des propos et du comportement des forces de l'ordre ; non- prise en compte de la parole des inculpéEs (à qui l'on coupe volontiers la parole) ; reproche systématique fait aux inculpés d'user de leur droit de ne rien déclarer à la police ; prêter aux inculpéEs des intentions qu'ils n'ont pas ; etc...

A quoi faut-il attribuer de tels a-priori et agissements sur toutes ces affaires? A l'esprit des lois sécuritaires LSQ/LSI (n'oublions pas le projet de loi sur l'outrage aux drapeaux et à la marseillaise)? A la volonté du gouvernement de détruire toute forme de lutte autre que conventionnelle (syndicats, lobbys...)? Ou à une "répression préventive" qui voudrait empêcher que le campement NoBorder ne devienne pas un cas d'école à imiter?

Autour de ces procès se déroule une semaine d'actions internationale en soutien aux inculpéEs et contre le contrôle social, du 22 au 28 février 2003.Rappelons aussi le verdict du procès en appel des 17, le 27 février 2003. Quant aux 20 mars prochain, passent en procès 3 personnes inculpées d'outrage et rébellion, arrêtées en marge de l'action des 17.Nous exigeons la relaxe pour toutes et tous les inculpéEs!

Nous ne nous laisserons pas terroriser!

il-legal team