Communique du Syndicat de la Magistrature sur la condamnation d'Ahmed Meguini
22.Aug.02 - Le Tribunal correctionnel de Srasbourg a condamné hier Ahmed Meguini, fondateur du mouvement spontané du peuple à 8 mois d'emprisonnement, dont 3 mois fermes pour outrages et violences commises sur un policier lors d'une manifestation à Srasbourg, en faveur de la liberté de circulation et des droits des étrangers. Les faits sont contestés par l'intéressé, qui a été mis en cellule à l'isolement pendant un mois de détention provisoire en attendant le jugement du 21 août, prononcé en comparution immédiate.
A. Meguini, agé de 25 ans, est un des fondateurs du "mouvement spontané pour le peuple", crée après le 1er tour des élections présidentielles, en réaction contre l'émergence du front national. Il combat contre la mondialisation et pour l'égalité des droits dans le cadre de la prise de conscience citoyenne de nombreux jeunes français après le 21 avril. En tout état de cause, le Syndicat de la Magistrature constate une répression pénale accrue, lorsque des infractions sont reprochées à un manifestant du mouvement social ou à un militant syndical. La peine extrêmement sévère infligée à A. Meguini s'inscrit dans une période de pénalisation du mouvement social. Elle doit être comparée aux peines fermes infligées aux syndicalistes de la confédération paysanne qui s'opposent aux cultures transgéniques, et à la peine de 6 mois d'emprisonnement, dont 1 mois ferme, prononcée par le tribunal correctionnel de Cherbourg le 19 juillet, contre A Hébert, militant de la CGT, après sa participation à une manifestation contre la fermeture de l'hopital militaire.
Le Syndicat de la Magistrature est consterné de voir la justice contribuer, par de lourdes condamnations, à la régression de la liberté d'expression et de manifestation.
Paris, le 22 août