Un message du Collectif Anti Expulsion d'Île de France
Position du CAE
05.Aug.02 - Le CAE (Collectif Anti Expulsions d'Ile-de-France, Paris) partie prenante du réseau Noborder, paticulièrement concerné par le combat mené en prison ou ailleurs contre la répression, s'associe pleinement et totalement au message de L'Il-legalteam :
Ahmed, militant du Mouvement Spontané (créé à Paris après le premier tour des élections présidentielles) et participant au campement No Border, a fait l'objet d'une arrestation ciblée pendant la manifestation du 24/07 qui revendiquait la liberté de circulation et d'installation, et exigeait la femeture des centres de rétention.
La violence de la répression policière au cours de cette manifestation (gazages massifs, matraquages) est allée jusqu'aux tirs de flashball à moins de 4 mètres ; 2 personnes ont été gravement blessées. L¹ensemble du campement a été l¹objet d¹un harcèlement policier frénétique (interdiction de manifester, arrestations à répétition, 7 inculpations...).
De manière plus générale, ceux et celles qui s¹organisent contre le contrôle social et ses instruments sont l¹objet d¹une ³attention spécifique des forces de police. C'est la raison pour laquelle nous craignons qu'Ahmed ne devienne un symbole de la volonté de l'Etat de museler toute contestation des dispositifs sécuritaires.
Nous craignons aussi qu'il paye pour l'ensemble des participant-es au campement. Alors que les actions et manifestations multiformes qui se sont déroulées n¹ont pu être empêchées, la criminalisation d¹Ahmed fait l¹effet d¹une vengeance à retardement pour montrer que, malgré tout, l'Etat est encore en mesure de contrôler les "sauvageons" contestataires de l'ordre établi...
Or Ahmed est actuellement en détention préventive et placé en isolement. Il n¹a que le droit de voir les agents de l'administration pénitentiaire et son avocat.
Nous dénonçons ces procédures d'isolement en milieu carcéral car elles visent à couper le ou la détenu-e du peu de vie sociale qui lui reste. Elles suppriment aussi tous les repères de vie quotidienne et sont l'occasion de toutes formes de brimades et violences. Les troubles psychologiques et psychiatriques sont fréquents à l'issue de ces séjours en isolement qui constituent une véritable forme de torture.
Vu le contexte de ces derniers jours, il nous paraît évident que le placement d'Ahmed en quartier d'isolement, ainsi que l¹ensemble des poursuites engagées contre les participants au campement (5 procès à venir...) résultent d'une volonté politique.
Nous exigeons l'arrêt des poursuites contre Ahmed, sa sortie immédiate du régime d'isolement ainsi que pour tous les détenu-es, et sa remise en liberté avant le procès du 21 Aout.
Le CAE